Télétravail et overdose de boulot
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31 mai 2021
[social_warfare]
L’un des grands risques du télétravail, c’est de travailler trop. Mettre un terme à sa journée de travail lorsque l’on exerce son job depuis son domicile demande plus que de la volonté : cela exige une prise de conscience et la mise en place de rituels.
En télétravail, les horaires n’ont plus la même importance qu’en présentiel : plus besoin de regarder sa montre pour prendre un train, éviter les embouteillages ou la cohue dans les transports en commun. Cette souplesse, certes appréciable, est généralement mise à profit pour travailler davantage et augmenter la fréquence des réunions en visioconférence, D’autant que ces dernières sont très faciles à mettre en place, même sur des fuseaux horaires différents.
Dans une journée de travail à domicile les possibilités de pauses et d’interruptions sont aussi plus fréquentes : pauses domestiques (préparation des repas), parentales (aide aux devoirs) ou personnelles (balade ou jogging en pleine journée), par exemple.
En l’absence de contraintes extérieures comme la fermeture de l’entreprise, un train à prendre, ou tout simplement les collègues qui rentrent chez eux nous incitant à en faire de même, quand faut-il mettre un terme à sa journée de travail ? Surtout : comment le faire sans culpabiliser ?
Exit la culpabilité
Parce qu’à la fin d’une journée en télétravail, fermer ses dossiers et son ordinateur pour passer à ses occupations personnelles est un geste logique et nécessaire. Mais beaucoup d’entre nous se sentent coupables de s’arrêter parce que nous pensons que nous devrions en faire plus. Cela peut nous inciter à rallonger notre journée de travail et conduire à la fatigue, au surmenage, à l’épuisement, voire au burnout.
Bien sûr, cette culpabilité n’est pas rationnelle. Elle provient de la peur de ne pas en faire assez, de ne pas être au top, de ne pas nous sentir bien si nous ne faisons pas tout. Je connais bien cette peur. Je l’éprouve encore très régulièrement.
Le risque de cette peur, si nous n’en prenons pas conscience, c’est de nous faire contrôler par elle. Si nous ne la démasquons pas, elle nous possédera et nous forcera à vérifier nos téléphones, à réagir aux notifications, à répondre aux messages, dans un mouvement perpétuel. Comment, dans ces conditions, trouver le repos ? Comment ne pas en arriver à une overdose de boulot ?
Télétravail et fin de journée
Lorsqu’il est tard dans la journée, et que nous devrions conclure notre journée de télétravail, notons l’envie d’en faire plus. Remarquons la culpabilité que nous ressentons à l’idée d’arrêter de travailler. Prenons simplement conscience de la peur et de la culpabilité, sans les juger ou vouloir les faire disparaître.
Respirons, et ressentons. Faisons une pause, prenons quelques respirations profondes, et ne nous laissons pas influencer par notre peur. Ressentons la sensation physique de la peur, mais prenons de la distance vis-à-vis d’elle.
L’idée de devoir tout faire, de travailler dur et de vérifier en permanence nos courriels et nos notifications, existait déjà en présentiel, mais s’est amplifiée avec le télétravail. Cette croyance semble tellement vrai sur le moment. Or c’est tout le contraire !
Il y a une vérité plus grande à comprendre : nous avons besoin de repos pour être capable de servir les autres. Nous avons le droit de faire d’autres choses, de passer du temps avec d’autres personnes, de prendre soin de nous, de ressentir la joie d’avoir de l’espace dans notre vie. Et c’est un modèle de vie pour celles et ceux qui nous entourent. Prendre du repos sert le monde.
Se concentrer sur les tâches à fort impact
Ce n’est rien de nouveau – j’ai blogué à ce sujet le livre de Tim Ferriss La Semaine de 4 Heures – mais c’est peut-être plus important encore lorsqu’on est en télétravail. On l’appelle aussi la Loi de Pareto : 20 % de nos tâches sont responsables de 80 % des résultats obtenus. En se concentrant sur ces 20 % de tâches à fort impact, on réduit sa To Do liste à quelques tâches, une à trois peut-être, et on s’assure de ne pas passer à côté de ce qui compte vraiment.
Ensuite, on se concentre uniquement sur la tâche la plus importante, celle qui est tout en haut de la liste. Même s’il y a d’autres choses à faire, à ce moment-là, seule compte la première, la mission qui nous apportera le plus de résultats aujourd’hui, qui aura le plus grand impact sur notre carrière, nos objectifs à long terme, etc. On laisse les autres tâches importantes de côté pour le moment et on fait de cette tâche notre univers entier. On reste absolument concentré・e sur cette tâche, en bloquant tout le reste, y compris notre smartphone et internet.
Il faut bloquer un créneau dans notre agenda pour accomplir cette tâche. Si elle est suffisamment importante pour s’y consacrer, alors elle est suffisamment importante pour être planifiée dans sa journée. Dans son calendrier, ou simplement sur une feuille de papier, on réserve trois à quatre heures à cette tâche unique, puis une heure pour chacune des deux autres tâches les plus importantes. Il reste encore un peu de temps pour les autres tâches à accomplir dans la journée, y compris les tâches administratives comme répondre aux courriels et aux messages.
Certaines tâches moins importantes vont s’accumuler. C’est normal, et on n’arrivera pas à tout faire. Mais on va faire les choses qui comptent.
En travaillant de cette façon, l’idée de manquer de temps s’inverse : on a assez de temps, même en télétravail, parce qu’on l’utilise plus efficacement, en travaillant avec des priorités.
La méthode Ivy lee : particulièrement utile en télétravail
Il existe différents outils pour bien planifier ses journées. Personnellement, depuis que je travaille à distance, j’utilise la méthode Ivy Lee pour planifier mes activités quotidiennes. Comment ça marche ?
À la fin de la journée, je note les six tâches les plus importantes à accomplir le lendemain et je les classes par ordre d’importance : ce seront mes priorités du jour ! En démarrant ma journée le matin, je n’ai pas à me soucier de l’organisation de ma journée, c’est déjà fait. Je n’ai pas non plus la tentation de procrastiner puisqu’il suffit de suivre la feuille de route établie la veille. Je me concentre uniquement sur la première tâche et je ne passe à la seconde que lorsque la première est terminée. Je continue comme ça, une tâche après l’autre, en respectant l’ordre que j’ai établi jusqu’à la fin de la journée. Quand j’ai fini mon travail, avec la sensation agréable d’avoir accompli mes objectifs du jour, je crée une nouvelle liste pour le lendemain. Si je n’ai pas réussi à terminer l’une ou l’autre tâche, je l’inclus dans la liste du lendemain.
Des temps de ressourcement
S’imposer un temps de repos et de récupération ne va pas de soi pour la plupart d’entre nous, surtout dans notre société. Dans notre monde, il s’agit d’en faire toujours plus, d’être toujours plus connecté, de répondre vite et tout le temps.
Combien de fois prenons-nous une heure ou deux pour nous promener sans lire ou écouter quoi que ce soit d’utile ? Pour rester dans le silence et prendre le temps de la contemplation ? Pour trouver de l’espace pour soi ? Sans cela, nous ne pouvons pas fonctionner au mieux de nos capacités.
Tout comme nous réservons du temps pour nos tâches à fort impact, nous devons réserver du temps pour nous ressourcer. À quelle heure allons-nous éteindre nos appareils ? (Indice : au moins une heure avant de se coucher.) À quelle heure allons-nous dormir ? À quelle heure allons-nous faire une pause dans notre travail pour aller nous promener, méditer, faire de l’exercice ou simplement trouver un espace de tranquillité ? Bloquons ces espaces de ressourcement et faisons en sorte de les respecter.
Les mettre en application en laissant tomber le reste n’est pas chose simple, surtout au début. On a envie de consulter nos messages, nos courriels, les actus, les blogs, les sites web, les réseaux sociaux… et il faut y renoncer. Si nous avons besoin de consulter nos messages et nos courriels, on bloque un créneau pour le faire dans notre emploi du temps. Idem pour les réseaux sociaux, on crée un espace une fois par jour pour le faire. On ne peut pas être toujours connecté・e tout en étant concentré・e et en s’accordant des temps de repos. C’est soit la connexion permanente, soit un emploi du temps concentré, efficace et reposant.
Cet espace que l’on s’accorde est un cadeau extraordinaire, même si cela ne semblera pas génial au début – on voudra vérifier certaines choses, on voudra en faire plus, on se sentira coupable de ne pas travailler, on ne sera pas présent. C’est parce que notre esprit est entraîné à ne pas apprécier les temps de repos. Il est entraîné à en faire toujours plus parce que c’est ce que nous avons toujours fait jusqu’à présent. Mais ça ne marche pas.
Alors à la place, on apprend à trouver le plaisir dans les moments de déconnexion que l’on se crée. Du temps sans travail. Du temps pour être présent・e avec ses proches, présent・e avec soi-même. Du temps pour bouger, être à l’extérieur, être actif.
L’antidote au surmenage se trouve dans ces changements. En prenant conscience de la culpabilité et des peurs qui nous gouvernent, en mettant en place une méthode travail concentrée et efficace, en s’accordant suffisamment de temps de récupération, alors l’overdose de boulot ne sera plus une menace pour nous.
[social_warfare]
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Barbara Reibel
Coach Happiness, Auteure et Blogueuse
Fondatrice du site Happiness Factory et du blog En 1 mot
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