coué

Émile Coué 
pionner du coaching

Coaching, Psycho

14 septembre 2022

[social_warfare]

Quel est le rapport entre Émile Coué et le coaching moderne ? La culture du positif ! En effet, pour le pharmacien Coué, l’autosuggestion positive permet de réaliser nos souhaits, dans la mesure du raisonnable.

 

Naissance de la méthode Coué

 

Établi à Troyes, sa ville natale, en tant que pharmacien, Émile Coué découvre très tôt l’importance des paroles encourageantes qu’il joint aux remèdes prescrits. Il constate que les malades guérissent mieux et plus vite lorsqu’il leur dit :

 

« Vous allez voir, ceci vous fera beaucoup de bien… Et ce n’est qu’un début ! ».

 

Il propose même une prescription très méticuleuse d’eau distillée à l’un de ses clients qui vient le remercier, huit jours plus tard, pour l’efficacité de son médicament. L’effet placebo était né !

 

Ayant pris conscience de l’influence qu’un pharmacien peut avoir sur la guérison de ses clients, il développe progressivement sa méthode. Comme d’autres cliniciens de son époque, dont Sigmund Freud, Il se rapprocher de « L’école de Nancy », fondée par les Drs Liébault et Bernheim. Cette école explore l’hypnose et la suggestion verbale comme moyens de guérison. Mais Émile Coué renonce à l’usage de l’hypnose autoritaire et directive pour faire appel à la suggestion consciente basée sur des idées positives.

 

Selon lui, toute maladie a un impact sur la condition physique du patient et sur son moral. En guidant l’imagination de manière positive, il est possible de faire pencher la balance du bon côté. Un malade persuadé que la guérison va se produire, guérira si c’est possible. Sinon, il obtiendra au moins une amélioration de son état ou une atténuation de ses symptômes.

 

Sa méthode se résume à une phrase-clé, à répéter avec conviction 20 fois par jour :

 

Tous les jours, à tous points de vue, je vais de mieux en mieux.

Émile Coué

 

 Cette formule d’autosuggestion universelle est la réponse trouvée par Émile Coué pour réaliser une suggestion efficace, c’est-à-dire acceptée par l’inconscient, et qui produit un résultat concret.

 

Coué suggère même d’utiliser un chapelet pour compter les répétitions, une pratique similaire au mantra yoga des Indiens. La méthode proposée par Émile Coué repose sur deux postulats et cinq lois.

 

Les deux postulats de la méthode Coué

 

 

1er postulat : « Toute pensée que nous avons en tête devient réalité (dans la limite du raisonnable)  »

 

Que nous le voulions ou pas, nous pensons tout le temps. Nos pensées déterminent notre expérience du monde et nous avons un pouvoir sur elles. Ce pouvoir doit toutefois être tempéré : toute pensée ne peut pas forcément se réaliser. Par exemple, penser qu’une jambe coupée peut repousser est non seulement irraisonnable mais surtout totalement impossible.

 

2ème postulat : « Contrairement à ce que l’on enseigne, ce n’est pas notre volonté qui nous fait agir, mais notre imagination (notre inconscient).  »

 

La conception de l’imagination (de l’inconscient), selon Émile Coué, repose sur trois caractéristiques essentielles :

  • l’inconscient dirige le fonctionnement physiologique de l’individu et une grande partie de son fonctionnement psychique ;
  • l’inconscient l’emporte sur le conscient, la puissance de notre imagination est supérieure à la volonté ;
  • l’inconscient est sensible à la suggestion.

 

Ça passe, ça passe, ça passe 

Émile Coué

 

 Cette deuxième formule inventée par Émile Coué a pour objet de soulager des douleurs physiques ou morales. L’autosuggestion spécialisée « Ça passe, ça passe, ça passe » repose sur trois vertiges cumulatifs qui renforcent son impact : le vertige des mots prononcés s’ajoute au vertige de la vitesse, de plus en plus vite, et le vertige de la respiration renforce l’efficacité de la suggestion.

 

Émile Coué l’affirme : « Chaque fois que, dans le courant de la journée ou de la nuit, l’on ressent une souffrance physique ou morale, s’affirmer immédiatement à soi-même qu’on n’y contribuera pas consciemment et qu’on va la faire disparaître, puis s’isoler autant que possible, fermer les yeux et, se passant la main sur le front, s’il s’agit de quelque chose de moral ou sur la partie douloureuse, s’il s’agit de quelque chose de physique, répéter extrêmement vite avec les lèvres, les mots : “Ça passe, ça passe, etc.”, aussi longtemps que cela est nécessaire. »

 

Les cinq lois de la Méthode Coué

 

Première loi : « La première faculté de l’homme, c’est l’imagination. »

 

La reconnaissance du pouvoir de l’imagination, de l’inconscient, sur nos vies est la clé simple trouvée par Émile Coué pour nous permettre d’acquérir la maîtrise de nous-même.

 

Il s’oppose à l’approche des volontaristes selon qui la volonté est la première et la seule faculté de l’homme. Or, affirme Émile Coué, si c’était le cas, nous aurions tous et à chaque instant de notre vie de la volonté, ce qui n’est pas le cas pour trois catégories de personnes :

  • celles qui ne veulent plus vouloir (par exemple les personnes dépressives) ;
  • celles qui veulent et ne peuvent pas (par exemple les attentistes, les personnes qui procrastinent) ;
  • celles qui sont incapables de vouloir consciemment parce qu’elles ont perdu cette faculté (les personnes irresponsables de leurs actes).

 

Le simple fait que ces exceptions existent démontre les limites de la volonté. Parfois, la volonté seule est insuffisante pour changer. Par exemple, je veux arrêter de fumer mais je ne peux pas malgré tous mes efforts. Ensuite, comme l’a démontré Émile Coué, la volonté peut produire des résultats contraires à ce que nous voulons. Par exemple, plus l’insomniaque veut dormir, moins il dort. Enfin, c’est souvent l’absence de volonté qui permet le changement. Par exemple, l’insomniaque ne trouvera le sommeil que s’il cesse ses efforts de volonté.

 

Deuxième loi : « Quand la volonté et l’imagination sont en lutte, c’est toujours l’imagination qui l’emporte, sans aucune exception. »

 

La volonté, contrairement au vieil adage qui dit « Quand on veut, on peut » est toujours impuissante face à une imagination (un inconscient) qui dit le contraire : « Je ne veux pas tomber, mais je ne peux pas m’en empêcher, je veux dormir, mais je ne peux pas, je veux trouver le nom de Mme chose, mais je ne peux pas, je veux éviter l’obstacle, mais je ne peux pas, je veux contenir mon fou rire, mais je ne peux pas. »

 

Utiliser un verbe d’état quand nous ne sommes pas encore dans l’état désiré serait se mentir à soi-même et produirait un résultat contraire à celui souhaité. Comme dans le sketch de Dany Boon Le Déprimé. Le personnage qu’il incarne a beau répéter sur tous les tons : « Je vais bien tout va bien, je suis gai tout me plaît, je ne vois pas pourquoi ça n’irait pas », toutes ses paroles et ses pensées disent le contraire. A la fin, le personnage joué par Dany Boon fond en larmes parce que son inconscient est convaincu d’être déprimé, et c’est cette dernière autosuggestion qui l’emporte.

 

 

 

Troisième loi : « Dans le conflit entre la volonté et l’imagination, la force de l’imagination est en raison directe du carré de la volonté. »

 

La force de l’inconscient est décisive et l’emporte toujours face à la force de la volonté : « Quand on veut, on ne peut pas » si l’inconscient si oppose, parce que l’on imagine que c’est impossible a priori, parce que c’est difficile à réaliser ou non motivant.

La découverte d’Émile Coué est d’utiliser la répétition sans la volonté, en refusant la volonté, c’est-à-dire de répéter sans faire d’efforts.

 

Quatrième loi : « Quand la volonté et l’imagination sont d’accord, l’une ne s’ajoute pas à l’autre, mais l’une se multiplie par l’autre. »

 

Pour utiliser la méthode Coué et pratiquer l’autosuggestion, il faut vouloir le faire. Pour Émile Coué, si la volonté n’est pas la première faculté de l’homme, elle reste nécessaire en tant qu’expression de l’intérêt et de l’envie de chacun. Cette volonté positive et concrète s’incarne de plusieurs manières.

 

D’abord, la volonté d’imaginer pouvoir aller de mieux en mieux. Cette volonté repose sur l’imagination que c’est possible a priori. Elle s’exprime dans une formule comme « je veux et je peux… ». Ce qui suppose deux préalables : être animé du désir (d’ordre émotionnel) d’aller de mieux en mieux et avoir un intérêt (d’ordre rationnel) à aller de mieux en mieux.

 

Ensuite, la volonté d’agir, c’est-à-dire de pratiquer l’autosuggestion consciente, qui est un acte volontaire, que je décide de suivre tous les jours. Il s’agit par exemple de vouloir répéter deux fois par jour, vingt fois le matin et vingt fois le soir, à voix haute une autosuggestion consciente. Cette volonté s’exprime dans une formule comme « je veux et je vais… ».

 

coué 5ème loi

Cinquième loi : « L’imagination peut être conduite.  »

 

L’autosuggestion est une suggestion faite à soi-même par soi-même. Émile Coué la définit comme « l’implantation d’une idée en soi-même par soi-même ». »

 

Notre cerveau produit en permanence des pensées, positives, négatives. Nous ne pouvons pas nous empêcher de penser. Nous passons donc notre vie à nous faire des suggestions et à nous « répéter » des messages qui deviennent des « idées fixes ». La répétition de « messages prêts à l’emploi » : « Je vais échouer une fois de plus, c’est impossible pour moi, c’est toujours de ma faute, jamais je n’y arriverai, je suis encore mal parti », ancre des croyances qui se vérifient tous les jours.

 

Les idées négatives se fixent dans notre esprit à cause des émotions puissantes qui y sont attachées, en particulier l’émotion de la peur. Heureusement, nous pouvons décider d’implanter dans notre cerveau des idées, des images qui vont nous suggérer d’agir comme nous le souhaitons. Émile Coué rappelle que, « heureusement, ce que la mauvaise suggestion a fait, la bonne suggestion peut le défaire. Les maladies guérissables par de bonnes suggestions sont précisément celles qui ont été acquises par de mauvaises suggestions ».

 

L’autosuggestion est la « suggestion acceptée et répétée ». Il s’agit de la suggestion que l’on se fait soi-même à soi-même en répétant des paroles, par opposition à la suggestion faite par un tiers.

 

La répétition agit de trois manières complémentaires.

  • Physiquement, d’abord, la répétition agit sur l’énergie de la personne qui répète et donne du courage, comme les chants des marcheurs leur redonnent la force de faire les derniers kilomètres les plus difficiles…
  • Mentalement, ensuite, la répétition de paroles a un impact. La répétition de paroles positives réconforte et redonne le moral. La répétition de paroles négatives a un impact négatif sur notre mental. L’autosuggestion repose sur la répétition d’un seul message poursuivant un seul objectif et permettant d’obtenir un seul résultat.
  • Émotionnellement, enfin, la répétition lancinante, sans y penser, de paroles positives, génère une émotion positive et renforce l’envie d’atteindre son objectif. De plus, la répétition positive neutralise les pensées et les émotions négatives. »

L’autosuggestion doit, pour être totalement efficace, être rédigée de manière concrète, affirmative, personnelle et positive.

 

La loi de l’effort inversé

Cette loi dit que plus on veut et moins on peut, c’est-à-dire que plus nous voulons fortement une chose, moins nous y arrivons. Par exemple, plus nous essayons de nous rappeler un nom oublié, plus cela devient difficile. Plus tard, quand nous cessons d’essayer et pensons à autre chose, le nom nous revient facilement à l’esprit. Énoncé plus simplement : « ce à quoi nous résistons, persiste. »

 

coué autosuggestion

Comment rédiger son autosuggestion ?

 

Le protocole le plus simple est de commencer sa phrase par :

Je vais + un résultat concret (verbe à l’infinitif).

 

La juxtaposition du verbe « aller » au présent et d’un verbe à l’infinitif permet d’exprimer un événement dont on perçoit déjà les signes avant-coureurs et qui va donc se réaliser dans un temps proche.

 

Il est préférable d’utiliser plutôt un verbe d’action, car il permet de définir l’action à réaliser : dormir, marcher, parler, réussir, maigrir…

 

Il est important ensuite de préciser le résultat concret, tangible, réalisable correspondant à son objectif.

 

L’idée directrice est de viser la simplicité, la concision et une formulation aussi concrète et positive que possible du résultat souhaité. Une formulation concrète, c’est un résultat garanti !

 

Ainsi, pour vaincre l’insomnie, la suggestion est :

« Je vais dormir profondément cette nuit dans mon lit jusqu’à sept heures du matin. »

En conclusion sur la Méthode Coué

 

Avec sa méthode et le principe d’ autosuggestion, Émile Coué a inspiré de nouvelles approches ou techniques comme la pensée positive, la visualisation, le training autogène de Schultz, la sophrologie, l’analyse transactionnelle (AT) et la programmation neurolinguistique (PNL). Surnommé « le Henry Ford de la psychologie » lors d’un de ses voyages aux États-Unis, Émile Coué propose une méthode simple, concrète, efficace et standardisée.

 

Sources :

Luc Teyssier d’Orfeuil, Ma bible de la méthode Coué (éditions Leduc 2019).

Méthode Coué

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Barbara Reibel

Coach Happiness, Auteure et Blogueuse
Fondatrice du site Happiness Factory et du blog En 1 mot

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