Pour quiconque essaie de faire un travail qui a du sens, se sentir tous les jours relié(e) à ce sens peut se révéler un véritable défi. Car, au quotidien, il est facile de perdre de vue la raison pour laquelle nous avons choisi tel métier ou telle entreprise.

Nous nous enlisons dans la longue suite des tâches interminables et parfois insignifiantes à réaliser, coincé(e)s dans le mode « à faire », plutôt que de sentir à quel point ces tâches sont significatives dans notre journée. Voyons ensemble comment relever ce défi.

Approfondir son « pourquoi »

Cette étape est indispensable. Nous devons trouver une motivation profonde à faire notre travail, autre que « pour avoir un revenu », « parce que c’est sur ma description de poste ou dans ma boîte de réception » ou « parce que d’autres personnes attendent que je le fasse ».

Sans raison profonde de nous lever tous le matins, le travail devient vite une corvée. Nous pouvons le supporter pendant un certain temps, des années parfois, mais nous n’aurons pas le sentiment d’occuper notre vie de manière utile. Nous ne nous sentirons pas inspiré(e)s.

Alors, posons-nous ces questions : Pourquoi je m’intéresse à ce que je fais ? Qu’est-ce qui m’anime dans cette fonction ? Qu’est-ce qui fait que cela a un sens pour moi ?

Il y a beaucoup de réponses possibles. En voici quelques-unes :

* Parce que j’aide des personnes qui comptent pour moi

* Parce que je veux apporter un changement dans le monde

* Parce que je veux aider les personnes qui se battent ou qui souffrent

* Parce que je veux préserver quelque chose qui me tient à cœur

* Parce que je veux protéger ou servir mes proches

La motivation la plus forte qui puisse nous animer est généralement de servir un but qui nous dépasse. Parfois, nous devons simplement commencer par nous aimer nous-mêmes, ce qui est également porteur de sens.

En résumé, il s’agit de définir clairement son « pourquoi » et de s’y sentir relié(e).

Des rituels pour se relier au sens de son travail

Malheureusement, il ne suffit pas de savoir pourquoi quelque chose a du sens – nous avons tendance à l’oublier dès que nous passons en mode « faire ». C’est pourquoi il est bon d’avoir des moments dans la journée où l’on se relie au sens de notre travail. On peut créer des rituels qui nous le rappelleront, comme par exemple :

* Une courte méditation de 2 à 5 minutes le matin ou le soir, au cours de laquelle nous visualisons les personnes qui nous sont chères et nous nous entraînons à nous relier à elles avec le cœur.

* Une prière dédiée aux personnes que nous aidons par notre travail.

* Une photo, une statue religieuse ou de Bouddha, des fleurs, une bougie – un objet qui nous rappelle de faire une pause et de nous entraîner à nous sentir relié(e) à notre « Pourquoi ».

* Un court moment de pause, où nous nous rappelons l’intention de servir (des personnes, une cause, la planète,…) avant de commencer à écrire, à téléphoner ou à répondre à des messages.

Posons-nous donc cette question : Quels rituels aimerais-je créer pour me connecter à ce qui fait sens pour moi ?

S’entraîner à se relier au sens de son travail

Les rituels au travail structurent notre journée pour nous aider à nous rappeler que nous sommes connectés au sens… mais ils ne servent à rien si nous nous contentons de les pratiquer sans être pleinement présent(e). Nous devons nous entraîner à ressentir réellement ce qu’ils signifient pour nous.

Comment y parvenir ? Pour ma part, je cherche à le ressentir dans mon cœur. Je m’entraîne à ressentir l’amour et l’empathie pour les personnes qui me sont chères, pour les animaux, pour la planète, pour les peuples qui connaissent la guerre, pour celles et ceux qui ont faim, froid, peur. J’imagine les difficultés, les luttes, la douleur ou l’anxiété que d’autres personnes peuvent ressentir et je leur souhaite la paix, le bonheur, la santé, la sérénité. C’est une variante de la méditation de l’amour bienveillant, qui s’adresse spécifiquement aux personnes que je sers, directement ou indirectement, par mon travail.

Je m’exerce à ressentir de la bienveillance dans mon être, de la compassion dans mon cœur, de la dévotion envers celles et ceux que j’aime profondément. Ensuite, je m’adonne à mes tâches quotidiennes : j’écris un article comme celui-ci, j’enregistre une vidéo, j’anime une séance de coaching individuel ou en groupe, je préparer un devis ou une formation, j’écris un courriel ou un message.

Je m’entraîne à me connecter à ce sentiment pendant que j’accomplis ma tâche. Inévitablement, j’oublie et je perds cette reliance. Ce n’est pas grave : il ne s’agit pas d’être parfait(e). Il s’agit simplement de revenir au sens, encore et toujours. Parce que cela donne beaucoup plus de sens à tout ce que je fais, un sens à mon travail, un sens à ma vie.
Je ne souhaite rien de moins qu’une vie inspirée à chacun(e) d’entre nous !

Source : Leo Babauta, https://zenhabits.net/